Un avant-goût de polyfamille
Visite chez Blancheneige et ses deux naines, autour du 14 juillet. Jour férié pour moi, mais un jour comme tous les autres pour elles. Après deux veritables crises de rage de la petite (5 ans), nous voilà en parfaite harmonie dans le zoo. Parfaite harmonie? Presque. J'aimerais prendre la main de Blancheneige ou mettre mon bras autour d'elle, mais je n'ose pas. Pas à cause de ses enfants, qui nous ont déjà vus ainsi. A cause des autres, familles ou retraités se promenant dans le zoo. Que penseront-ils? Le couple lesbien avec deux jeunes enfants - le scandale!?
Blancheneige et moi aimons le même homme, et depuis quelques mois, on s'est souvent vu à trois. Elle et moi, on s'appelle et on s'écrit régulièrement, mais je n'ai pas encore vraiment passé du temps avec elle toute seule. J'avais envie de lui rendre visite, comme ça, dans son quotidien de mère isolée.
Ce soir là, j'ai très faim. Les enfants, ça fatigue beaucoup plus qu'une journée au bureau! Blancheneige a du mal à les coucher et part au lit avec une migraine aussitôt la tâche réussi.
Le lendemain matin, elle et la grande partent tôt. Alors que je craignais le pire, la petite est très sage: sans jouer avec la nourriture comme elle le fait d'habitude, elle prend le petit déjeuner que je lui fais, elle s'habille et se laisse brosser les cheveux sans problèmes. Nous partons même en avance pour l'école maternelle. A midi, elle est contente quand elle me répère à la sortie de l'école. Je suis un brin fière de ça et contente à mon tour, moi pour qui des enfants étaient dévenus une chose abstraite par manque de contacts réels avec eux.
Là, j'ai le meilleur et le pire: leurs queurelles, leurs mauvaises humeurs, leur entêtement, leur désobéissance, ... d'un coté et de l'autre coté la joie qu'elles ont pour des petites choses, leur imagination vive, les gestes d'affection et les "cadeaux" qu'elles offrent à Blancheneige et moi (par exemple des fleurs cueillis en cours de route).
Le soir, notre "journée entre filles" prend fin puisque notre ami vient nous rejoindre. Il habite à une heure de là, et moi à une heure et demi de distance par train, mais vers l'autre direction. Nous avons des idées encore très vagues d'habiter peut-être un jour dans la même ville, voire dans le même immeuble.
Nous passons quelques heures à quoi pourrait ressembler une "poly famille". Dans un parc, pendant que les enfants jouent à coté, discussions sérieux et petits gestes tendres à trois (là, je m'en fous de ce que pourraient penser les passants).
Sur le chemin de retour à la maison, nous nous tenons tous par la main et faisons des petits jeux rigolos (voir photo ci-contre, prise par Blanche- neige). Du coup, les enfants exagèrent un peu et des moments tendus suivent.
De retour à la maison, je fais les devoirs avec la grande. Elle n'a pas du mal à compter ses crayons pour savoir combien fait 20 moins 15, mais elle a des grosses difficultés à lire et à écrire. Je suis très patiente avec elle, je crois que je peux être plus patiente que la majorité de gens. Pendant ce temps, Blancheneige prépare à manger - tant mieux, ça je ne sais pas trop bien faire. Et notre ami, lui aussi pas doué en cuisine, joue avec la petite au salon. Parfaite repartition des tâches! Et trois adultes pour s'occuper des enfants au lieu d'un seul.
Après le dîner recommence la lutte à faire coucher les enfants. Cette fois, c'est la grande qui fait sa crise d'entêtement: elle ne veut pas se brosser les dents et Blancheneige a du mal à la calmer (moi j'ai abondonné avant, j'avoue...). La petite était avant sagement partie se brosser les dents avec moi et nous papotons ensuite tranquillement au lit. "Es-ce qu'on peut venir dormir chez toi un jour?" me demande-t-elle, et plus tard, quand je lui dis que je partirai le même soir, elle veut savoir quand je reviendrai. Je repars avec une pomme qu'elle a glissé dans mon sac "au cas où tu auras faim", et quelques unes de ses plus jolies perles qu'elle insistait à m'offrir. Ca me touche énormement.
J'espérais pouvoir passer plus de temps seule avec Blancheneige, mais j'ai trouvé cette expérience avec les enfants très riche. Avant, je les avais vus en week-end, c'est différent, et elles étaient encore un peu distantes avec moi à l'époque. Blancheneige m'a dit qu'elle a aprécié mon contact avec ses enfants et qu'elle souhaite renouveller l'experience, elle voudrais que je vienne les voir de temps en temps.
Elle regrette que nous avons échangé peu de gestes tendres, probablement nous sommes toutes les deux un peu reticentes par peur d'en faire trop. Et parce que nous avons vécu en tant que hétérosexuelles toutes nos vies, et entre hétéros, des gestes tendres sont bien codifiés (se prendre dans les bras pour dire au revoir par exemple).
Mais nous avons toutes les deux appréciées de dormir blotties l'une contre l'autre par moment.
Blancheneige et moi aimons le même homme, et depuis quelques mois, on s'est souvent vu à trois. Elle et moi, on s'appelle et on s'écrit régulièrement, mais je n'ai pas encore vraiment passé du temps avec elle toute seule. J'avais envie de lui rendre visite, comme ça, dans son quotidien de mère isolée.
Ce soir là, j'ai très faim. Les enfants, ça fatigue beaucoup plus qu'une journée au bureau! Blancheneige a du mal à les coucher et part au lit avec une migraine aussitôt la tâche réussi.
Le lendemain matin, elle et la grande partent tôt. Alors que je craignais le pire, la petite est très sage: sans jouer avec la nourriture comme elle le fait d'habitude, elle prend le petit déjeuner que je lui fais, elle s'habille et se laisse brosser les cheveux sans problèmes. Nous partons même en avance pour l'école maternelle. A midi, elle est contente quand elle me répère à la sortie de l'école. Je suis un brin fière de ça et contente à mon tour, moi pour qui des enfants étaient dévenus une chose abstraite par manque de contacts réels avec eux.
Là, j'ai le meilleur et le pire: leurs queurelles, leurs mauvaises humeurs, leur entêtement, leur désobéissance, ... d'un coté et de l'autre coté la joie qu'elles ont pour des petites choses, leur imagination vive, les gestes d'affection et les "cadeaux" qu'elles offrent à Blancheneige et moi (par exemple des fleurs cueillis en cours de route).
Le soir, notre "journée entre filles" prend fin puisque notre ami vient nous rejoindre. Il habite à une heure de là, et moi à une heure et demi de distance par train, mais vers l'autre direction. Nous avons des idées encore très vagues d'habiter peut-être un jour dans la même ville, voire dans le même immeuble.
Nous passons quelques heures à quoi pourrait ressembler une "poly famille". Dans un parc, pendant que les enfants jouent à coté, discussions sérieux et petits gestes tendres à trois (là, je m'en fous de ce que pourraient penser les passants).
Sur le chemin de retour à la maison, nous nous tenons tous par la main et faisons des petits jeux rigolos (voir photo ci-contre, prise par Blanche- neige). Du coup, les enfants exagèrent un peu et des moments tendus suivent.
De retour à la maison, je fais les devoirs avec la grande. Elle n'a pas du mal à compter ses crayons pour savoir combien fait 20 moins 15, mais elle a des grosses difficultés à lire et à écrire. Je suis très patiente avec elle, je crois que je peux être plus patiente que la majorité de gens. Pendant ce temps, Blancheneige prépare à manger - tant mieux, ça je ne sais pas trop bien faire. Et notre ami, lui aussi pas doué en cuisine, joue avec la petite au salon. Parfaite repartition des tâches! Et trois adultes pour s'occuper des enfants au lieu d'un seul.
Après le dîner recommence la lutte à faire coucher les enfants. Cette fois, c'est la grande qui fait sa crise d'entêtement: elle ne veut pas se brosser les dents et Blancheneige a du mal à la calmer (moi j'ai abondonné avant, j'avoue...). La petite était avant sagement partie se brosser les dents avec moi et nous papotons ensuite tranquillement au lit. "Es-ce qu'on peut venir dormir chez toi un jour?" me demande-t-elle, et plus tard, quand je lui dis que je partirai le même soir, elle veut savoir quand je reviendrai. Je repars avec une pomme qu'elle a glissé dans mon sac "au cas où tu auras faim", et quelques unes de ses plus jolies perles qu'elle insistait à m'offrir. Ca me touche énormement.
J'espérais pouvoir passer plus de temps seule avec Blancheneige, mais j'ai trouvé cette expérience avec les enfants très riche. Avant, je les avais vus en week-end, c'est différent, et elles étaient encore un peu distantes avec moi à l'époque. Blancheneige m'a dit qu'elle a aprécié mon contact avec ses enfants et qu'elle souhaite renouveller l'experience, elle voudrais que je vienne les voir de temps en temps.
Elle regrette que nous avons échangé peu de gestes tendres, probablement nous sommes toutes les deux un peu reticentes par peur d'en faire trop. Et parce que nous avons vécu en tant que hétérosexuelles toutes nos vies, et entre hétéros, des gestes tendres sont bien codifiés (se prendre dans les bras pour dire au revoir par exemple).
Mais nous avons toutes les deux appréciées de dormir blotties l'une contre l'autre par moment.